La mardi 8 mai 2018 à l’occasion de la célébration du 8 mai, une nouvelle plaque a été dévoilée sur l’esplanade des Justes parmi les Nations à Moissac. Jusqu’ici 4 des 10 Justes de Moissac étaient présents sur cette plaque, il fallait donc ajouter les noms des 6 personnes honorées ces dernières années.
C’est en présence de Sylvia Pinel, députée et ancienne ministre, Céline Platel sous-préfète, Maryse Beaulu, représentant le président du Conseil départemental, que Jean-Michel Henryot, maire de Moissac et Jean-Claude Simon ont révélé cette plaque.
Les enfants et petits enfants de Pierre et Alida, Renée et Henri-Elie Bourel, nommés en 2016, étaient également présents.
Des enfants des écoles Pierre Chabrier et Sante-Famille ont participé à la cérémonie par des textes et l’interprétation du Chant des Partisans.
Voici le texte du discours prononcé par Jean-Claude Simon :
Madame la Ministre
Madame la Sous-Préfète
Monsieur le Maire
Mesdames et Messieurs les Conseillers Municipaux.
Chers Amis.
Chère famille BourelLa plaque que nous inaugurons ce jour rétablit une injustice vis-à-vis des Justes parmi les Nations moissagais. En effet si le nom de ces six nouveaux Justes parmi les Nations sont inscrits sur le mur des Justes de Yad Vachem à Jérusalem, également sur celui des Justes à Paris rue des Justes, ils étaient absents sur la plaque à Moissac lieu de leur action inoubliable.
La réparation de cette injustice s’impose à nous d’autant plus que renait dans notre pays la France un antisémitisme de plus en plus violent et où l’on dénombre ces dernières années onze morts (hommes, femmes, enfants, vieillards) uniquement parce qu’ils étaient juifs. Il y a quelques années au cœur de Paris a retentit un slogan que je croyais à jamais éteint « mort aux juifs »
Il a fallu qu’une pétition récente de plus de trois cents intellectuels français révèle cet antisémitisme nouveau et mortifère.
Je ne peux m’empêcher de me rappeler, après l’assassinat des enfants juifs à Toulouse, du coup de fil de cette vieille dame à l’accent rocailleux aveyronnais, me disant : « J’ai caché des enfants juifs pendant la guerre je le referais ne m’oubliez pas » Je lui dis que cet assassinat était un phénomène isolé, elle me répondit Non. Elle avait raison, j’avais tort.
Donc il me parait, dans ce moment que la reconnaissance des Justes parmi les Nations, qui pendant la guerre nous ont sauvés soit indispensable et nous rappelle que dans mon pays la France la persécution des juifs se manifeste à nouveau sous une forme que je n’aurai jamais imaginée.
Rappelons donc avec force devant cette plaque, votre action à vous moissagais ainsi qu’à vos familles, qui se sont opposés à la mise à mort de nous, enfants juifs.
Par cette cérémonie, par cette plaque, nous vous remercions pour votre action à jamais inoubliable.
Merci Jean-Claude pour être notre voix et bravo pour ton discours traduisant si exactement ce que nous ressentons tous, nous les enfants juifs de Moissac.
Bonjour à tous,
Je viens de découvrir Les Justes de Moissac en 2020 ! Cela me rappelle que mes grands-parents maternels avaient aussi hébergé un enfant juif dans leur ferme non loin de Moissac, dans le Lot, sans doute à Seaux si mes souvenirs sont bons. C’est en tout cas dans ce village que mes parents se sont mariés en 1948. Mes grands-parents maternels (comme paternels) étaient d’origine polonaise et sont retournés en Pologne juste après le mariage de ma mère/leur fille en 1948.
L’enfant qu’ils avaient recueilli avait un jour été interrogé par des soldats allemands de passage qui lui avaient demandé s’il y avait des jeunes gens à la ferme (en âge de se battre sans doute !) et il avait répondu par la négative alors que mon oncle Stanislas était dans la résistance et que cet enfant le savait sans doute. Par sa « bonne » réponse, je présume que tous avait échappé à une arrestation et sans doute une déportation… Le nom de mes grands-parents est DEBSKI. Mon oncle Stanislas Debski est mentionné dans la liste officielle des résistants du Lot.