Roger Fichtenberg est mort le 22 septembre à Paris. Il était âgé de 96 ans.
Dès le début de la guerre, il s’est engagé dans la Résistance et très vite, il devint l’un de ses principaux membres dans le sud-ouest. Il a assuré la liaison entre les maquis et a dirigé les réseaux de protection des enfants juifs. Les enfants recueillis dans les maisons d’accueil, dont celle de Moissac, ont pu être cachés dans toute la zone sud grâce à l’action des équipes coordonnées par Roger Fichtenberg.
A la Libération, il a assuré l’administration provisoire du département du Lot-et-Garonne dans l’attente de la nomination d’un nouveau préfet.
Elu du XIème arrondissement de Paris, il n’a ensuite cessé d’agir pour la reconnaissance de la Résistance juive.
En 2016, il était revenu à Moissac pour participer au colloque « des villes et des Justes » et à cette occasion, nous avions pu enregistrer un entretien avec lui.
Roger Fichtenberg nous marqués par sa simplicité, sa modestie, son humanisme et sa grande gentillesse.

Il avait rassemblé ses souvenirs de résistant dans un livre édité en 2014 aux éditions Le Manuscrit. Serge Klarsfeld en avait rédigé la préface. (dans notre bibliographie)
Il y a quelques mois j’ai eu l’occasion de découvrir « Le Journal d’un résistant juif dans le Sud-Ouest »de Roger Fichtenberg. S’inspirant de ses notes de guerre, il y raconte presque au jour le jour son engagement auprès des EIF et sa participation au sauvetage des enfants juifs. Puis il participera aux sein des FFI à la libération d’Agen. Son récit écrit avec rigueur et simplicité témoigne de l’activité intense des EIF et de la sienne en particulier. C’est donc un témoin de la résistance juive qui s’est éteint mais son engagement d’homme d’honneur demeure définitivement dans la mémoire collective.