Les 16 et 17 juillet 1942, les occupants nazis, avec la complicité de l’Etat français de Philippe Pétain, ont arrêtés 12000 juifs à Paris et sa banlieue. 8000 ont été parqués au Vélodrome d’Hiver avant d’être déportés vers les camps de la mort. La moitié était des enfants. A la Libération, il n’y aura que 800 rescapés.
Ce 17 juillet 2022 a été l’occasion à Moissac de rappeler que les 500 enfants juifs sauvés entre 1939 et 1944 auraient dû se trouver au Vel d’Hiv. La plaque déjà visible place Shatta et Bouli Simon a été également apposée sur le mur de l’esplanade des Justes parmi les Nations, à proximité de celle rappelant l’action des 10 moissagais reconnus Justes parmi les nations. Cette plaque a été dévoilée par Chantal Mauchet, préfète de Tarn-et-Garonne, Romain Lopez, maire de Moissac et Jean-Claude Simon pour l’association Moissac ville de Justes oubliée. Albert Perelman, enfant juif sauvé à Moissac, et Jean-Yves Laneurie, sauvé à Montauban, étaient présents pour cette cérémonie.
Le sous-préfet de Castalsarrasin, Arnaud Sorge, la députée Marine Hamelet, la vice-présidente du conseil régional d’Occitanie, Marie Castro, des représentants des Anciens combattants et déportés étaient également présents. Plus tôt dans la matinée, Jean-Claude Simon, Albert Perelman et Jean-Yves Laneurie avaient assisté à la cérémonie de Montauban présidée par la préfète.
Discours de Jean-Claude Simon
C’est avec une grande émotion que je participe au dévoilement de cette plaque, copie exacte de celle apposée Place Shatta et Bouli Simon, mes parents, en 1982 devant une centaine d’anciens enfants de la Maison de Moissac venus du monde entier.
Malheureusement la situation de cette plaque, derrière un parking, la masque aux yeux du public et de visiteurs ainsi que des familles des Anciens de Moissac qui viennent sur les pas de leurs parents qui furent hébergés au 18 quai du Port lieu de jeux et de tranquillité et qui semblait à l’époque convenir à ce témoignage de notre gratitude.
Ce texte auquel nous n’avons rien changé, situé au pied du Moulin, lieu également historique pour nous, qui nous a accueilli de 1945 à 1951 traduit tout à fait ce que tous nous ressentons vis-à-vis de cette ville et de sa population.
En ce jour anniversaire funeste de la rafle du vel d’hiv cette plaque nous rappelle ce que nous devons à cette ville de Moissac car sur les cinq cents enfants qui passèrent ici aucun ne fut pris.
Nous étions prévenus de l’imminence d’une rafle par les fonctionnaires de la Mairie, Monsieur DARRAC, Madame RELLOUS, ce qui permettait de vider rapidement la maison. Ainsi nous partions camper dans la campagne de l’autre coté du Pont Napoléon. Parfois certains gendarmes de la ville nous avertissaient d’une probable visite des allemands ou de la milice. Nous partions encore.
Cette plaque sera maintenant plus accessible aux visiteurs, aux commémorations du souvenir et aux hommages aux moissagais qui outre leur silence nous ont prêté leurs noms, leurs identités et nous ont caché au risque de leur vie.
La grandeur des Moissagais fut leur silence modeste qui perdure jusqu’à aujourd’hui.
A côté des « Justes parmi les Nations » ce texte rappellera à tous les passants l’importance, la grandeur de cette ville dans le sauvetage de ces enfants dans la sérénité le calme et la confiance.
Monsieur le Maire croyez que toute notre reconnaissance ira vers cette ville jusqu’au dernier des Enfants de la Maison de Moissac et cette plaque rappellera après nous le souvenir d’une population Française qui sut prendre des risques pour sauver des enfants juifs menacés.

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